Randonnées pédestres

132. Le Pâquier – La Part-Dieu

  • Durée: 2h40
  • Longueur: 10 km
  • Dénivelé: 275 m
  • Région: La Gruyère
Télécharger la version GPS

Postes

  1. Garez votre voiture dans le parking proche de l'église du Pâquier.
  2. Empruntez le petit sentier au nord de l'église. Il rejoint le chemin goudronné dans le quartier de Prachaboud.
  3. Poursuivez votre balade sur le chemin goudronné, direction nord-ouest, vers Les Granges. Vous passez à La Ronclina (car. au pt 752, poste 1).
  4. Au carrefour des Granges (pt 783, poste 2), ne partez pas au nord vers le quartier de villas mais dirigez- vous vers le sud-ouest, en direction de La Part-Dieu.
  5. Traversez la route Bulle – La Chia et prenez le chemin goudronné (circulation interdite) pour La Part-Dieu (pt 963, poste 3).
  6. De La Part-Dieu jusqu'à la buvette de La Chia, il faut suivre le Sentier des Pauvres qui est balisé. Vous le trouvez facilement au sud du bâtiment.
  7. Pour retourner au Pâquier, depuis la buvette de La Chia (pt 997, poste 4), gravissez vers le sud-est le chemin qui passe devant le chalet de la Grosse-Obeca (poste 5).
  8. ~800 m après le chalet, vous franchissez un ruisseau (poste 6) et vous dévalez un pâturage vers la gauche.Le sentier, peu visible au départ, s'améliore par la suite pour rejoindre un chemin graveleux et plat (poste 7).
  9. Parcourez ~500 m vers le sud-est sur ce chemin jusqu'à un torrent caché dans la végétation (poste 8).
  10. A cet endroit, quittez le chemin pour descendre sur la rive gauche de ce torrent. Très beau sentier pittoresque et ombragé.
  11. Vous arrivez ainsi à la route puis au village de Le Pâquier.

Ref. carte: Gruyères 1 : 25 000

La région

Communes et fusions

Bulle

22 523 habitants le 01.01.2017

Communes ayant fusionné :

  • Bulle
  • La Tour-de-Trême
Gruyères

2 194 habitants le 01.01.2017

Communes ayant fusionné :

Depuis toujours, Epagny, Pringy, Saussivue et Moléson-sur-Gruyères font partie de la commune de Gruyères (pas de fusion).

Le Pâquier

1 168 habitants le 01.01.2017

Lieux-dits

  • Les Granges : ferme et domaine rural, souvent ancienne propriété d’un couvent
  • Les Bioleyres : bosquet ou ensemble de bouleaux
  • La Perrause : terre caillouteuse ou sols où la roche affleure
  • Les Delèzes : porte à claire-voie appelée aussi clédard
  • La Tofeire : sol tufeux, carrière de tuf
  • Sautaux : bois, le sautier était à l’origine le garde des forêts
  • Chatrossin : propriété ayant appartenu à une chartreuse (La Part-Dieu)
  • Montilion : petit mont

Bossard & Chavan, Nos Lieux-dits, Cabédita

La nouvelle école du Pâquier

Le nouveau bâtiment scolaire du Pâquier a été inauguré en octobre 2000. Tout de verre, de bois, de couleurs, il veut symboliser une école ouverte sur le monde. Situé au centre du village, il veut aussi offrir à la commune un espace convivial à vocation publique. Il paraît quelque peu écrasé par l’ancienne école construite en 1911, toute en pierre, toute en hauteur qui symbolisait la volonté de l’école du début du siècle à dispenser un savoir sûr et solide. La nouvelle école, qui privilégie le verre et le bois, veut se fondre dans son environnement. La cour de récréation, agrémentée de pelouses et de plantations, fait le lien entre l’école et l’espace public.

Nouveau chauffage à distance au Pâquier

Groupe E et JPF se sont associés, en 2010, pour mettre sur pied un nouveau réseau de chauffage à distance (PAQCAD). L'installation fonctionne principalement avec du bois de la région. Elle est composée d'une nouvelle chaudière à bois et d'une chaudière à mazout déjà présente. Long d'un km et demi, le nouveau réseau de chauffage à distance fournit de la chaleur aux bâtiments de JPF (25 %), à l'école primaire, au hangar communal, à la salle polyvalente, ainsi qu'à des immeubles privés du village. Groupe E a investi 3 millions de francs pour la nouvelle centrale. Par la même occasion, JPF a également inauguré l'agrandissement de son atelier de charpente et son nouveau centre logistique. L'investissement total de JPF s'élève à 5 millions de francs.

Personnalités

Dom Jean-Joseph Hermann, moine à la Part-Dieu

La Gruyère a abrité à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème un singulier personnage : un chartreux atypique, inventeur de génie, versificateur prolifique et dormeur invétéré. La postérité l’a gardé en mémoire sous le nom de " moine mécanicien ", ou " moine dormeur ", alias Dom Hermann.Son autobiographie se compose de plus de 20 000 alexandrins. Il est né en 1753 à Rueyres-St-Laurent. Fils de charpentier, Jean-Joseph Hermann pratique d’abord, un peu à contrecoeur, le métier paternel, mais s’occupe aussi des cultures et du bétail de la famille. Le jeune homme veut faire des études, ce qui ne réjouit guère ses parents. Il entre à 24 ans au Collège de Fribourg. Ses études terminées, il décide d’entrer dans l’ordre des chartreux. Mais le père prieur de la Part-Dieu le trouve trop vieux. En 1782, il part en Savoie, à la chartreuse de St-Hugon, où il deviendra Frère Joseph. En 1794, il revient à la Part-Dieu. Inventeur génial, Jean-Joseph Hermann conçoit différentes machines : une scie à vent, un anémomètre, un podomètre et surtout sa fameuse horloge. Celle-ci comprend un merle qui chante un air, un automate qui joue du tambour, un serpent qui siffle, une pièce de bois qui tombe sur les jambes du dormeur, un coq qui montre la clé pour remonter l’horloge. Dom Hermann meurt en 1821. Ses dernières paroles furent : " Ah ! Je m’éveille enfin ! " En 1972, la chartreuse de la Valsainte a remis au Musée gruérien la plus belle invention de Dom Jean-Joseph Hermann. Celle-ci ne répond malheureusement plus aux sollicitations des nombreux curieux.

La Part-Dieu

La fondation de La Part-Dieu a lieu en 1307, à l’instigation de la comtesse de Gruyère Guillemette de Grandson, veuve de Pierre III. Elle consacre par ce geste une part de ses biens à Dieu.

En 1601, un premier incendie, qui n’épargne que le chapitre, la sacristie et l’église, force les moines à un très important ouvrage de reconstruction. L’église aménagée en 1609 est transformée en 1724 en un style baroque. En 1800, le feu ravage à nouveau les toitures, les étages supérieurs et les maisons des Pères chartreux. On pense alors installer là une verrerie, mais finalement le monastère est réparé et les moines reviennent y vivre. En 1842, le décor de l’église est une nouvelle fois mis au goût du jour. En 1848, à la suite des guerres du Sonderbund, le couvent est désaffecté, l’enclave religieuse dissoute et ses biens sécularisés. Pourtant huit ans plus tard, l’Etat, qui ne sait que faire de cette chartreuse, la met aux enchères. Dès lors, elle est tout à la fois au ban du monde régulier et au ban du monde séculier, dans le silence d’un nulle part, enfermée dans les contradictions de l’histoire.

Propriété de la comtesse de Rumine, puis dès 1871, de la famille Clavel, La Part-Dieu s’ouvre aujourd’hui à un large éventail d’activités, offrant la possibilité d’organiser dans ce site hors cadre toutes sortes de stages, séminaires, cours, etc. Une association s’est constituée précisément pour développer ces projets d’animation et pour veiller à la restauration de l’édifice, monument historique remarquable.

Le Carmel du Pâquier

Le Carmel du Pâquier est le plus ancien de Suisse. Ouvert en 1936, le monastère avait connu un premier essai dès 1921 à Lully. En 1933, Mère Marie-Agnès de l’Immaculée Conception, qui avait été prieure des carmels de Fontainebleau et de Marienthal, donna corps à ce premier monastère helvétique des Carmélites. Elle restera prieure au Pâquier jusqu’en 1965. Les premiers carmes apparaissent au 12ème siècle, en Palestine. Ces ermites souhaitent suivre les pas du prophète Elie sur les pentes du mont Carmel. La reconquête musulmane met un terme à ce rêve, les chassant vers l’Europe, où naît la branche féminine de l’ordre. C’est en Espagne que Thérèse d’Avila (1515 – 1582) conduit sa réforme des carmels : clôture stricte et pauvreté matérielle. Autre figure de l’histoire des carmélites : Thérèse de Lisieux (1873 – 1897) que le pape Pie XI proclama patronne des missions. En 2004, le carmel du Pâquier compte 24 moniales dont l’âge se situe entre 24 et 95 ans. Chaque sœur respire la paix et rayonne de joie intérieure. La clôture leur permet de prendre du recul par rapport au monde et ainsi de mieux le porter dans la prière. Les carmélites sont des ermites en communauté. Des temps de vie communautaire alternent avec de longs moments de solitude consacrés à la prière et à la lecture de textes sacrés.

Le Carmel du Pâquier a 75 ans.

Le Carmel du Pâquier fête en 2011 les 75 ans de son implantation en Gruyère. Les carmélites sont des ermites en communauté. Elles sont forcées de travailler pour subvenir à leurs besoins. Elles fabriquent des biscuits, créent des bougies et des petits personnages en jute (notamment pour les crèches), cultivent un jardin potager. La prière occupe une grande partie de la journée des carmélites. Elles participent à cinq offices en commun et consacrent deux heures à l'oraison silencieuse et individuelle.

Le sentier des pauvres, près de La Part-Dieu

Au temps des chartreux de La Part-Dieu, un sentier permettait aux pauvres de la région de se rendre à la chartreuse une fois par semaine pour y manger une soupe après la messe. En 2003, grâce à l’initiative de M. Robert Bochud, le tenancier de la buvette de la Chia, ce chemin est à nouveau praticable. Une passerelle en bois a été construite pour enjamber la Trême. Trois immenses troncs constituent son tablier long de 24 mètres. Le sentier part à proximité du pont de la Trême, serpente dans les bois de la rive gauche de la rivière, la traverse puis gravit la pente vers La Part-Dieu. Ces 7 km de pistes sont accessibles à tous. Des tonnes de copeaux y ont été déversées. Des animaux mythiques ont été sculptés dans des troncs d’arbres et des escaliers mis en place dans les endroits difficiles.

Ces gens-là n’auraient rien à dire

Si les autres n’avaient rien dit.

Abbé Charles Cotin

Une grande âme est au-dessus de l’injure, de l’injustice, de la douleur, de la moquerie ;

et elle serait invulnérable si elle ne souffrait par la compassion.

Jean de La Bruyère